Une nouvelle ère

1895-1903

Le club de baseball du National en 1896, équipe responsable de la grande popularité du baseball au Québec à la fin du 19e siècle. Le Monde illustré, 29 août 1896.

La popularité du baseball stagne à Montréal au début des années 1890. La formation de l’Association athlétique d’amateurs le National en 1894 aide à revitaliser à nouveau le baseball, cette fois-ci parmi la population francophone de Montréal. Son club de baseball voit le jour au début de 1895 et forme immédiatement avec les clubs de Plattsburgh dans l’État de New York et celui de St. Albans au Vermont la Ligue internationale de l’est. Bien que les clubs américains soient formés de joueurs professionnels des Ligues mineures américaines, le National fait bonne figure avec ses joueurs strictement amateurs et termine troisième sans jamais être déclassé. De nombreux joueurs issus des collèges classiques se distinguent au cours de la saison dont le lanceur Louis Belcourt. C’est le début d’une vague de popularité du baseball jamais vue jusque là à Montréal.

En 1896, une controverse majeure frappe le monde du baseball montréalais. Le restaurateur Théotime Lanctôt vise à doter Montréal d’un club professionnel. D’autres sportifs de la ville se joignent à lui et complotent pour exclure le National de la ligue internationale de l’est et le remplacer par leur club, le Montréal. La chose est faite en avril et le Montréal devient alors le premier club local entièrement professionnel de la métropole. Furieux, les dirigeants du National montent une campagne de dénigrement envers le Montréal et font tout pour leur retirer des partisans. En proie à d’énormes difficultés financières, le Montréal cesse ses activités au mois d’août avec un dossier six victoires et sept défaites. Le National poursuit ses activités comme club indépendant et demeure l’équipe favorite des montréalais.

Partie de baseball des Royaux au Parc Atwater. L’album universel, 12 août 1905.

Maintenant reconnue comme une véritable ville de baseball, Montréal obtient une autre chance dans le baseball professionnel Américain alors que le club de Rochester termine la saison 1897 dans la métropole. La vague de baseball qui déferle sur la ville depuis 1895 couronne l’entreprise de succès bien que l’assistance aux parties aie été décevante, résultat du piètre rendement de l’équipe. Cette année-là, Louis Belcourt devient le premier Québécois à jouer pour un club du baseball mineur américain installé à Montréal. Il obtient d’ailleurs la première victoire du nouveau club à Montréal le 24 juillet 1897. Le club surprend tout le monde l’année suivante en remportant le championnat de la ligue avec dans ses rangs Eugène Payette, un jeune joueur qui gravitait au sein des clubs indépendants de Montréal depuis déjà un certain temps. La fièvre du baseball professionnel s’empare de Montréal. C’est le début de l’aventure des fabuleux Royaux dans la métropole.

Conséquence de l’activité accrue du baseball et de l’arrivée des Royaux, un certain nombre de clubs indépendants de la métropole et de sa région immédiate forment en 1898 la « Ligue de base-ball de la Province de Québec » (Ligue provinciale). Se voulant avant tout un véhicule de promotion du club montréalais Le Mascotte, la ligue regroupe à sa première année trois clubs de la métropole ainsi que ceux de St-Jean, Sorel et St-Hyacinthe, trois bastions du baseball francophone dans la Province. Le Mascotte remporte le championnat lors des cinq premières saisons de la ligue faisant du club une véritable institution dans le Montréal francophone. L’équipe joue ses parties dans un stade spécialement conçu pour lui à l’angle des rues Ontario et Delorimier. C’est sur cet emplacement que sera construit 30 ans plus tard le domicile des Royaux, le Stade Delorimier.

Le terrain du club mascotte, l’un des mieux aménagés à Montréal. Le Stade Delorimier sera plus tard construit sur ce site.

 

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